PROMOUVOIR LA DÉMARCHE PROSPECTIVE

prospective>>> La première leçon de science
>>> Des arguments qui tuent
>>> Pas de viande rouge pour le tigre du bengale
>>> Culture générale et vie professionnelle
>>> La pollution de l’air est planétaire
>>> Après l’illetrisme, la dyscalculie
>>> Les 50 ans de la loi de Moore
>>> Que les Syriens exilés s’installent donc à Detroit !
>>> Plaidoyer pour les classes bilangues anglais-arabe
>>> Mon pote le robot

La première leçon de science

Platon met en scène Socrate enseignant la géométrie à un esclave par le jeu du questionnement qui était sa méthode habituelle : la première leçon de science de notre histoire montre la possibilité d’une science pour tous.

Cette ambition est toujours d’actualité. La science est capable de relier l’individu, la nature et la société. En découvrant les mathématiques et en comprenant la nature, l’individu dépasse sa propre subjectivité pour toucher à la vérité ; en partageant son savoir, il l’augmente ; en l’appliquant, il ouvre à la société une maîtrise de la nature et d’elle-même. Il y a là une utopie politique que tout scientifique porte en son cœur, une espérance et un universalisme dont, depuis deux siècles, notre société s’est nourrie et sur lesquels elle a organisé – en partie au moins – son projet d’éducation.

Socrate voulait révéler à l’esclave l’âme immortelle qui l’habitait. Nous appelons aujourd’hui curiosité ce désir naturel de savoir, ce penchant intérieur, commun à tous, qui veut comprendre, qui peut savoir, qui est à la source de toute science, et que l’éducation a vocation à nourrir.

« Je n’ai pas d’obligation plus pressante, écrivait Albert Einstein, que celle d’être passionnément curieux. » Michel Serres propose de répondre à cette curiosité par le grand récit commun et universel que sait aujourd’hui raconter la science. Ce récit dévoile puis met en perspective l’émergence de la matière, la formation des galaxies, la puissante évolution qui conduisit aux molécules, à la vie et au phénomène humain, comme peut-être à mille autre formes aujourd’hui encore inconnues. Merveille de ce récit que chacun peut entendre à son niveau : enfants de CM1, adolescents de nos banlieues, biologistes, Prix Nobel de physique …

Pierre Léna de l’Académie des ciences – Le Monde – 29 Octobre 2008

 

Des arguments qui tuent

Une étude publiée aux Etats-Unis en 1998 faisait le lien entre la vaccination rougeole-oreillons-rubéole et l’autisme. En 2010 on s’aperçut que son auteur comptait commercialiser un test de dépistage pour ce prétendu autisme et l’étude fut invalidée. Mais le mal était fait : 20% des jeunes adultes américains sont encore convaincus que ce vaccin peut provoquer l’autisme ! A cause de ce genre de rumeur, certains parents refusent que leurs enfants soient vaccinés. Certes, dans un groupe très largement immunisé contre une maladie, même ceux qui ne sont pas vaccinés sont protégés. Il n’en est plus de même quand moins de 95% de la population est vaccinée.

Une épidémie de rougeole s’est déclarée récemment à Berlin : 570 cas ont été répertoriés et un bébé de 18 mois est décédé. Or, même non vacciné, il n’aurait pas dû contracter la maladie si suffisamment de personnes avaient été immunisées autour de lui.

La vaccination a permis d’éradiquer la variole, la varicelle, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la rougeole, la tuberculose … On estime à 6 millions le nombre de morts ainsi évitées chaque année dans le monde. Comment peut-on, au XXIe siècle, remettre en question l’une des plus grandes avancées de la médecine ?

Alina Schadwinkel et Sven Stockrahm – Die Zeit – 23 février 2015 – repris par Courrier International –
5 mars 2015

Pas de viande rouge pour le tigre du Bengale

C’est désormais de poulets que doivent se contenter les neuf tigres du Bengale, trois lions, quatorze léopards et tous les vautours du Parc national Sanjay Gandhi à Mumbai. En cause, le mélange typiquement indien entre religion et politique. Le gouvernement de l’Etat du Mahārāshtra, contrôlé par le parti nationaliste hindouiste, a en effet banni la possession et la vente de bœuf, imposant aux non Hindous les interdits alimentaires qui sont ceux des Hindous.

Les citoyens aisés sont contrariés de ne plus pouvoir déguster un bon steack au restaurant ; parmi eux, il y a évidemment des Hindous qui ne se conforment pas aux préceptes de leur religion. En signe de protestation, les marchands de bestiaux musulmans se sont mis en grève et refusent de fournir les boucheries en viande de buffle – légale celle-ci (pour les Hindous, les vaches sont sacrées, pas les bufflonnes).

Les soigneurs du Parc sont soulagés de constater que les fauves aiment les poulets, dont ils ne font qu’une bouchée. Mais le vétérinaire s’inquiète : ces grands carnivores ont besoin d’arracher avec les dents une chair fraîche qui résiste, il ne faut pas les dénaturer en leur faisant perdre le goût du sang ; de surcroît, une viande plus maigre risque de les affaiblir.
Certes, la grève des marchands de bestiaux prendra fin. Les fauves finiront bien par se procurer de nouveau de la viande rouge (il faut espérer que ce ne sera pas de la chair humaine). Plus préoccupant : cette montée des querelles entre groupes religieux dominants et dominés, que l’on retrouve universellement. Parmi les non hindouistes qui ne révèrent pas les vaches, la nouvelle règlementation pénalise les Chrétiens et tous ceux qui préfèrent le bœuf au poulet car il est moins cher. L’interdiction du bœuf est vue par beaucoup comme une action dirigée contre les Musulmans et les Dalits (les « Intouchables »).

Neha Thirni Bagri et Nida Najar – International New York Times – 30 mars 2015


Culture générale et vie professionnelle

Une enquête menée auprès de 3 millions d’Américains a montré que, contrairement à ce qu’on croyait, les études littéraires ne mènent pas à des métiers moins bien rémunérés que les études techniques. Entre 56 et 60 ans, âge où le revenu est habituellement le plus élevé, ceux qui ont un diplôme de 1er cycle en littérature ou sciences humaines gagnent en moyenne chaque année 2 000 $ de plus que ceux qui ont un diplôme professionnel. Une grande majorité d’employeurs sont très désireux en effet d’embaucher des gens doués d’esprit critique, capables de communiquer clairement et de résoudre des problèmes complexes, toutes qualités associées avec ces matières. Juger de la valeur des études en termes d’emploi et de salaire est certes un bon indicateur car il est indispensable d’entrer dans le monde du travail à l’issue de ses études. Il est aussi très important de réussir sa vie, professionnelle et personnelle. Les humanités forment des personnes capables de penser par elles-mêmes, d’apprécier le monde dans sa complexité et sa grandeur, de se confronter aux mystères de la vie, de l’amour et de la mort.

Ces matières peuvent être ouvertes à tous.

« Un de mes étudiants, ouvrier en usine, a lu tout Schopenhauer et il en tiré quelques lignes tellement significatives que je les ai redites en classe. Un ancien prisonnier a su rédiger un essai contre les peines de prison en s’appuyant sur une introduction à l’éthique. J’ai vu un professeur de musique se passionner pour Platon, un ancien alcoolique pour la philosophie stoïcienne … Un réfugié soudanais m’a demandé s’il pouvait réfléchir au thème de la liberté religieuse… Je suis heureux de voir que des étudiants de philosophie peuvent réussir aussi bien dans l’entreprise que des diplômés de business schools, mais ce n’est pas le but principal des sciences humaines. »

Scott Samuelson – Professeur de philosophie – International New York Times – 31 mars 2015


La pollution de l’air est planétaire

Une étude menée par l’université de Californie à Davis montre que les centrales à charbon chinoises ajoutent aux problèmes de smog déjà dûs aux sources locales de la vallée de San Joaquin, en Californie, l’une des régions les plus polluées des Etats-Unis. Les centrales à charbon chinoises sont responsables d’environ 10% de l’ozone observé à Fresno, Stockton, Bakersfield et les villes environnantes. Près de 12% des habitants de Bakersfield soufrent d’asthme ou d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive causée par la pollution, soit environ le double de la moyenne nationale.

Des travaux semblables menés ailleurs prouvent que la pollution engendrée par des usines en Chine et dans d’autres pays d’Asie du Sud-est parcourt 1 000 km par jour et cause des problèmes de qualité de l’air au fin fond de la jungle de Bornéo ! Or cette zone verte est une source importante d’air pur pour toute l’atmosphère terrestre.

La pollution atmosphérique a longtemps été considérée comme une question à gérer localement. On se rend compte aujourd’hui qu’il s’agit en fait d’un problème planétaire qui touche tout le monde, peu importe l’endroit où l’on vit. Comme pour l’effet de serre, il faut s’y attaquer globalement et prendre les décisions qui s’imposent à l’échelle mondiale.

John R. Platt – Take Part, Los Angeles – 1er Avril 2015 – repris par Courrier International –
23 avril 2015


Après l’illetrisme, la dyscalculie

Question : quelle est la somme de trois nombres entiers consécutifs dont celui du milieu est 2n ?

A : 6n + 3
B : 6n
C : 6n-1
D : 6n-3

Plus des ¾ des élèves coréens de 4ème ont sur répondre, contre 37% seulement des petits Américains – loin derrière les Iraniens, les Indonésiens et les Ghanéens.

Une enquête récente montre que les jeunes adultes américains lisent mal et comptent plus mal encore. Ils sont les plus mauvais. Or c’est cette génération qui constituera la force de travail du prochain demi-siècle, en compétition avec les citoyens d’autres pays.

La « numératie » autrement dit la compétence arithmétique et mathématique n’est pas le fait de geeks. Il ne s’agit pas que de nombre mais aussi de logique. C’est un requis minimum pour être capable de discuter intelligemment de politique.

Prenons l’exemple des statistiques. De plus en plus, dans les débats publics, les arguments statistiques remplacent les arguments logiques. Comme le remarquait déjà Mark Twain, les politiques se servent des statistiques comme un ivrogne d’un lampadaire : pour l’appui, pas pour la lumière. Car la statistique n’est pas qu’un alignement de nombre : c’est une science qu’il faudrait enseigner dès l’école secondaire. Faute de maîtriser le sujet, les gens ne comprennent pas les grands discours qu’on leur assène à coups de statistiques. Et on fait bien trop confiance aux « moyennes » qui ne veulent rien dire : un adulte « moyen » ne possède-t-il pas un ovaire et un testicule ?

Il ne faut pas être un petit génie pour être bon en maths. Des pays comme Singapour ont réussi à donner des compétences mathématiques extraordinaires à des enfants ordinaires parce qu’ils s’en sont donné la peine.

Au fait, la bonne réponse au quizz est B. Vous aviez sans doute trouvé.

Nicholas Kristof – International New York Times – 27 avril 2015


Les 50 ans de la Loire de Moore

Le 19 avril 1965, Gordon Moore, futur cofondateur d’Intel, a prédit que chaque année on doublerait le nombre de circuits intégrés pouvant tenir sur une puce électronique. En 1975, il a modifié cette projection en posant que le nombre de transistors des microprocesseurs sur une puce de silicium doublerait tous les deux ans. Et cette prédiction s’est révélée étonnamment exacte.

Quand on demande à Gordon Moore, âgé aujourd’hui de 86 ans, ce qu’il prévoit pour les dix ou cinquante années à venir, il répond : « Il y a une chose que j’ai apprise, c’est qu’une fois qu’on a fait une prédiction exacte, il ne faut pas courir le risque d’en faire d’autres. J’éviterai donc de répondre à votre question. »

Le plus étonnant, c’est que , dès 1965, Moore a prévu (même s’il n’utilisait pas forcément les termes d’aujourd’hui) toutes les conséquences actuelles de cette croissance exponentielle : l’ordinateur personnel, le téléphone portable, l’automobile sans conducteur, l’iPad, le Big Data, l’Apple Watch !

Il y a chaque année quelqu’un pour annoncer la fin de la loi de Moore. Chaque année, il est démenti. « Avec suffisamment d’ingénieurs pour y travailler, il n’y aura pas de fin. Il n’existe aucune technologie comparable, capable d’une croissance exponentielle sur une si longue période», affirme Moore.

Mais souvenons-nous que ces technologies ont été imaginées et mises au point par des équipes de scientifiques et d’ingénieurs particulièrement remarquables, dans une Amérique qui à l’époque n’avait pas peur d’investir massivement dans des infrastructures et dans la recherche fondamentale. De telles avancées sont-elles encore possibles à notre époque ?

Luc de Brabandere, mathémaricien et philosophe – Les Echos – 13 juin 2014


Que les Syriens exilés s’installent donc à Detroit !

En 1950, il y avait 1 900 000 habitants à Detroit. La ville n’en compte plus aujourd’hui qu’environ 700 00. Plus de 70 000 immeubles et plus de 90 000 terrains sont à l’abandon.

Pendant ce temps, des Syriens désespérés, victimes d’une guerre civile interminable, cherchent refuge dans les pays voisins : ils sont 1 800 000 en Turquie et 600 000 en Jordanie.

Et si l’on conjuguait ces deux catastrophes humanitaires, celle de Detroit et celle de la Syrie, pour en tirer quelque chose de positif ?

Telle est l’idée du gouverneur républicain du Michigan, Rick Snyder. En janvier 2014, il a créé le Bureau du Michigan pour les Nouveaux Américains destiné à faciliter l’accueil de 50 000 immigrants.

Certains se demandent si des réfugiés traumatisés par la guerre peuvent se métamorphoser en entrepreneurs américains. Oui. On connaît des précédents : les enfants sauvés des griffes de l’armée d’Ouganda, des victimes de crimes violents en provenance des cinq continents se révèlent parfois meilleurs citoyens que leurs compatriotes qui n’ont pas subi les mêmes épreuves ; des quartiers en mauvais état, négligés ou mal famés, ont été revitalisés par des réfugiés – des Hmong à Minneapolis, des Bosniaques à Utica, des Somaliens à Lewiston …

Non seulement les réfugiés syriens seraient d’autant mieux bienvenus qu’il y a déjà à Detroit une communauté américaine arabe qui réussit très bien, mais encore ils ont fait leurs preuves : dans le camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie, ils travaillent, font des affaires, ont créé plus de 3 500 boutiques et petites entreprises.

Detroit, qui a intégré successivement les Indiens d’Amérique, les Noirs du Sud, les Hispaniques, les immigrants arabes, a toujours été un melting pot de religions, d’ethnies et de cultures et doit continuer à l’être.

David D. Laitin, professeur de sciences politiques et co-directeur du Laboratoire de l’immigration et de l’intégration à Stanford, et Marc Jahr, ancien responsable de la ville de New-York –
International New York Times – 16 mai 2015


Plaidoyer pour les classes bilanches anglais-arabe

« Mes élèves ont souvent un lien avec la langue arabe, sans pour autant la maîtriser. Certains l’entendent autour d’eux mais ne la parlent pas. Quelques-uns, plus rares, la parlent. Mais dans tous les cas, l’arabe qu’ils connaissent est un dialecte, tandis que j’enseigne l’arabe dit « moyen », qui est la langue de la littérature moderne et de la presse, celle qui permet aux Arabes de différents pays de communiquer entre eux. Cet arabe se distingue aussi de la langue « classique », sacrée et figée dans le temps, qui est enseignée dans les écoles religieuses.

En apprenant l’arabe à l’école, ils découvrent quelque chose qu’ils n’auraient pas découvert autrement, une vision du monde arabe, loin des idées reçues. Ils apprennent que l’arabe appartient à la même famille que l’hébreu et l’araméen ; ils remarquent les emprunts de la langue arabe au persan, au turc, à l’espagnol, à l’anglais et au français. Ils découvrent que le monde arabe est peuplé de sunnites, de chiites, de chrétiens, de juifs, d’agnostiques et d’athées. Que, dans ce monde linguistique, les identités se superposent, s’entremêlent. Ils découvrent Volubilis, Carthage, Pétra, Palmyre et la Mésopotamie. Ils étudient des vers de poésie antéislamique, voient comment les civilisations se sont succédé, et évacuent l’idée d’une identité “ pure ʺ et exclusive.

En condamnant l’enseignement de l’arabe au collège, on les prive de cette vision riche et on laisse le champ libre à des organisations souvent religieuses, au risque de confondre étude de l’arabe et étude de l’islam. Refuser aux enfants issus de l’immigration arabe l’accès à cette culture au sein de l’école de la République, sous prétexte qu’elle correspond à leurs origines, c’est penser que le renforcement d’une culture sur le monde arabe empêcherait de faire place à une culture du “ pays d’accueil ʺ – qui est bien souvent le pays de naissance, parfois depuis plusieurs générations – et c’est imaginer qu’une culture doit nécessairement se substituer à une autre. Or, la culture fertilise l’esprit : elle lui permet d’accueillir toujours plus de savoirs, de nuances, quand ce sont les préjugés qui s’excluent. Enfin, l’arabe est une langue prisée sur le marché du travail.

En supprimant les classes bilangues anglais-arabe, l’école faillit à deux de ses missions essentielles : valoriser les acquis d’élèves de quartiers difficiles pour faciliter leur intégration scolaire ; les former aux disciplines qui favoriseront leur insertion professionnelle. »


Caroline Tahhan, professeure d’arabe à Goussainville (Val d’Oise) – Les Echos – 21 mai 2015


 

Mon pote le robot

Il y a une quarantaine d’années, c’est avec animosité que les employés d’une usine de fabrication de camions de l’Ohio ont vu arriver un robot soudeur. Les ouvriers de la ligne de montage craignaient qu’une vague d’automatisation ne mette leurs emplois en danger.

Dans l’atelier de montage de camions, le robot a été d’emblée surnommé : « Scabby » (« le moche »). Quarante ans plus tard, l’attitude des ouvriers envers les robots a changé. Ils admirent, voire respectent ces géants mécaniques et numériques capables d’accomplir le travail de plusieurs personnes. Ils les considérèrent presque comme des collègues, en tout cas comme des membres de l’équipe, plus du tout intimidants. Lors des visites d’usine, on les reprogramme même pour leur faire faire un numéro d’amuseur public.

Et on leur donne, un peu partout dans le monde, des surnoms sympathiques : les noms de superhéros de BD sont très en vogue, ou bien des petits noms comme « Mac » et « Whooper », qui mettent bien en évidence leur insertion dans la vie de tous les jours et leur proximité avec leurs « collègues ». Un ingénieur d’une usine de fabrication d’automobile de voitures de courses dit ne pas se lasser de regarder deux super-robots travailler de concert : tandis que « Godzilla » installe le moteur, « T-Rex » installe la suspension arrière.

Effectivement, la robotisation a supprimé beaucoup de postes de travail et pas seulement dans les lignes de montage. Des algorithmes sont capables de rédiger des traductions, des textes, des relectures de manuscrit … Cela signifie moins d’emplois … mais pas moins de travail pour les humains. L’ère des robots n’a pas, contrairement à ce qu’on prévoyait dans les années 1950, fait émerger la société du loisir. Sans interlocuteur humain en face d’eux, les consommateurs passent infiniment plus de temps sur leur ordinateur à organiser un voyage ou interroger un service après-vente.

Mike Ramsey – The Wall Street Journal – 17 avril 2015
Barbara Ehrenreich – The New York Book Review – 17 mai 2015

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