EDITORIAUX 2002

Janvier 2002
Emploi des jeunes : 2012 répond à 2002

Chers prédécesseurs,

Merci de nous avoir interrogés grâce à ce formidable outil : Internet diachronique. Votre question – « qu’en est-il de l’emploi des jeunes en France en 2012 ? » – est très actuelle pour nous.

Vous croyez que nous sommes proches du plein emploi parce qu’en 2012 le nombre des jeunes Français a beaucoup diminué.

Vous vous trompez : moins de jeunes, ce n’est jamais une bonne nouvelle ; le chômage des jeunes reste un problème aigu de notre société et nous subissons avec la même intensité les pénuries de compétences.

Vous aviez bien compris ce qu’il fallait faire : ouvrir le marché du travail, donner sa chance à chaque personne, permettre à toutes les personnes et aux diverses générations de travailler ensemble, les valoriser toutes afin d’inscrire plus effectivement la France dans le contexte universel de la convergence et de la globalisation…

C’est-à-dire proposer effectivement à chaque jeune d’accéder à une vraie qualification, reconnue et demandée par le marché du travail.

C’est-à-dire faciliter le processus naturel de transformation des activités et des emplois, source de nouvelles activités, de nouveaux emplois, d’une croissance enrichie en emplois. Et pour ce faire, accepter que les compétences se renouvellent et que des activités disparaissent afin que d’autres puissent surgir.
Tout cela, en 2002, vous l’avez proclamé, écrit… Vous ne l’avez pas fait. Vous pensiez que la prudence consistait à reporter les décisions difficiles, en espérant que l’avenir les rendrait plus acceptables ou que d’autres s’en chargeraient.

La prudence, ce n’est pas ça ! La prudence, c’est d’avoir le courage de faire ce qui doit être fait au moment où il faut le faire. Car il n’est de vraie prudence que prospective.

Vous nous l’avez enseigné… à nos dépens. Nous veillerons à ce que nos propres successeurs – en 2022 – ne nous reprochent pas d’avoir manqué de ce courage.

Armand Braun

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