EDITORIAUX 2007
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Juillet 2007 Les bons esprits et les publicitaires vous font la grâce de vous proposer un peu de lecture pour cet été. Entre autres : « Evitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré »… toujours utile au moment où vous vous approvisionnez en frites, sodas et hamburgers dégoulinants de mayonnaise. « Pour votre santé, pratiquez une activité sportive régulière »… lisez-vous en sous-titre des publicités pour les friandises que vous êtes justement en train de grignoter sur votre canapé. « Le tabac tue » … vous y pensez assurément chaque fois que vous allumez votre cigarette sur le trottoir, tout en pratiquant la nouvelle forme de drague réservée aux fumeurs, le flirt-smoking. « Mangez au moins cinq fruits et légumes par jour »… vous répète-t-on aussi ad nauseam. Les intentions sont bonnes. Ce qui est dit est vrai. Le matraquage dans les médias paie. Et pourtant, nous sentons bien, confusément, que cette manière de faire n’est plus acceptable. Ce n’est pas ainsi que l’on s’adresse à des citoyens. Aux bienveillants censeurs, qu’on nous permette, dans votre intérêt d’adultes infantilisés, de proposer quelques panneaux indicateurs supplémentaires, auxquels nous aimons à croire qu’ils n’ont pas encore pensé. Dans chaque pièce de l’appartement : « les accidents domestiques sont la principale cause d’appel aux pompiers ». Sur la porte du réfrigérateur : « attention à ta ligne, cocotte ». Sur les paquets de lessive : « pensez à nos rivières ». Au-dessus du téléviseur : « regarder trop longtemps la télévision rend bête ». Dans le jardin : « pliez les genoux au lieu de vous pencher pour soigner vos plantes ». Et sur les robes d’été : « les décolletés trop avantageux exposent au rhume de cerveau ». Bonnes vacances quand même ! Hélène Braun |
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Citation
« Le pilote expert et adroit ne navigue pas à l’arbitre du vent ; au contraire, utilisant sa force, il dispose ses voiles de telle sorte qu’elles le mènent au port désiré… Il n’y a pas de navire plus dangereux que la couronne, exposée aux vents de l’ambition, aux écueils des ennemis et aux bourrasques du peuple… »
Diego de Saavedra Fajardo, diplomate et écrivain espagnol (1584-1648) – cité par Michel Le Bris in « D’or, de rêves et de sang »
Clin d’oeil
« Chagall a peint le plafond de l’Opéra de Paris à 77 ans et Verdi composé « Falstaff » à 80 ans. Claude Monet a achevé « Le Pont japonais » à 82 ans, et Martin Scorsese, « Killers of the Flower Moon », à 81 ans. »
Erwan Le Morhedec – Le Figaro – 9 février 2024
Rencontre
Le coin du poète
Dans le marbre de ta mémoire
Dans le marbre de ta mémoire
Je graverai mon nom
Afin que jamais tu n’oublies
Les traits de mon visage
L’amour qui nous avait unis
Nos envols sur la crête des vagues
Et le sombre et profond silence
Des nuits où nos doigts enlacés
Nous écoutions sonner nos cœurs à l’unisson
Dans le marbre de ta mémoire
Je veux inscrire ces matins
Où les rais d’un soleil ardent
Te délivraient de ton sommeil
Où dans le trait des hirondelles
Griffant l’immensité du ciel
Montait le parfum du printemps
Où nous rêvions à tire d’ailes
De les y rejoindre en volant
Dans le marbre de ta mémoire
Je veux ciseler l’éphémère
Compter les jours où nous vécûmes
Les jours où nos âmes mêlées
Les nuits où nos corps enlacés
Nous suivions les portées du désir
Comme un archet au bout des doigts
Nuits où le murmure de ta voix
Chantait la salsa du plaisir
Dans le marbre de ta mémoire
Je veux être mort ou vivant
Le glyphe que l’usure du temps
Ne peut effacer ni détruire
Jean Recoing