EDITORIAUX 2008

Février 2008
La crise ou la prospective : il faut choisir !

Nous donnons l’impression de nous installer dans la crise.

Même les jeunes sont concernés. Vous en aurez un aperçu en consultant la rubrique News de ce site. Une enquête mondiale sur l’état d’esprit des jeunes vis-à-vis de l’avenir met en valeur le pessimisme des Français, par contraste avec l’attitude beaucoup plus positive de tous les autres.

Figés sur place par la peur, anesthésiés par la pensée courante et ses puissants relais, nous nous enfermons dans un présent que nous voudrions immuable, dans l’attente d’une crise que nous semblons appeler de nos vœux.

Au lieu de nous vouloir acteurs, nous restons spectateurs : nous subissons les phénomènes, nous ne les comprenons pas, nous devenons plus pauvres en expériences et, de ce fait, nous nous exposons à de vrais risques de manipulation collective, voire de déshumanisation.

Les épreuves actuelles, et peut-être celles qui sont à venir, mettent en lumière ce que nous savions déjà : une crise du sens et même de l’humain. Démocratie, liberté, responsabilité, prospective… ces concepts nous paraissent soudain comme vidés de substance.

Le moment est venu de mettre en œuvre les chances non réalisées qui sommeillent dans les replis de notre présent et de notre passé au regard de l’avenir. Emparons-nous de ce qui change ! Des mutations, de l’instabilité et de l’imprévisibilité, faisons des opportunités pour redéfinir notre rapport à la société et au monde, au présent et à l’avenir. Il ne faut pas oublier que la création suppose une révolution accomplie, non pas seulement dans l‘univers des formes et des techniques, mais d‘abord dans le vif du destin personnel. C’est maintenant que fait sens l’expression du poète Hölderlin, «habiter le monde en poète», c’est-à-dire en producteur de sa propre vie.

En d’autres termes, dissipons la crainte qui nous environne, retrouvons l’inspiration profonde de la prospective : un art du changement, au service de l’homme, libre, inspiré par la référence de l’avenir. Et tirons parti du véritable acquis de notre époque : les promesses déjà largement réalisées mais si riches pour demain de la convergence entre sciences et techniques et l’aspiration de l’humanité à davantage d’humanité.

Ce dont nous avons besoin, c’est de réactivité, d’audace et de résolution, de créativité, d’intelligence, de conscience et de pensée libre. Autant de belles idées que tout le monde invoque, y compris ceux qui les redoutent tant. Autant d’impératifs qui réclament d’être enfin inventés et vécus.

Rappelons-nous, avec Teilhard de Chardin, que « tout commence ! »

Maryline Passini, Directrice
Proâme, agence de prospective, innovations,
marketing.proame@wanadoo.fr

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